jeudi 23 avril 2015

Partie II - L'Auberge de Jeunesse
Chapitre 3 - Jesus



On m'avait parlé de coups de blues.
Avant mon départ, on me disait "tu verras, c'est normal, surtout au début".

Pour ma part, la première semaine, j'y ai plutôt échappé. Et pour cause, je n'ai jamais vraiment été seul bien longtemps. Sauf volontairement, quand je décidais de partir à la découverte de la ville au hasard des rues avec mon ukulele.

Et puis mon dernier soir à l'auberge, ayant prévu de sortir avec le groupe : Elan de démotivation général dû à la pluie !
(oui, ça peut arriver ici... voire même l'hiver est un peu un automne parisien)


Bref, soirée annulée, pas plus mal car je fatigue un peu. Chacun reste un peu dans son coin et mes collocataires étant désormais dans d'autres auberges, je me retrouve seul... dans ma chambre.

Sentiment étrange de "mais qu'est-ce que je fais là?" ... Voilà, c'est ça ! Mon premier petit coup de blues allait donc arriver.
Et puis soudain, Jesus entra dans la chambre.






"Hello... I am in this room".






Ok. Oubliez Jésus le mec connu. Il ne s'agit pas de lui ici.


Prononcez Rhéssousse, il est espagnol.
Oubliez aussi la population majoritaire des auberges de jeunesse, à savoir des jeunes.
Jesus a bien 70 ballets.
Oubliez enfin les gens en voyage, à la découverte du monde.
Parce que lui, le monde il l'a déjà pas mal vu. Travaillant dans les hôtels et restaurants, à des 
postes divers, ça fait 50 ans qu'il vit en Australie.





Et il a traversé le pays/continent depuis la côte 
ouest où il vit (Geraldton), jusqu'à la côte est, juste pour une histoire de papiers à faire faire à 
l'ambassade d'Espagne.
Pour vous donner une idée de la démesure 
de la chose, environ 4000 bornes séparent les 2 villes.

Un peu étonné de trouver quelqu'un comme lui ici, on discute un moment.
Au lieu du coup de blues initialement prévu, je tâte la nostalgie.
Je me retrouve comme un enfant devant son Papy, à m'émerveiller de ses histoires incroyables, à rire de ses blagues à rallonge, ému de retrouver un court instant ce sentiment exceptionnel.

Et à être impressionné.
D'une part de sa vivacité, du fait qu'il continue de bosser malgré son âge. Devenu agent immobilier aussi, il n'a jamais voulu abandonner sa passion première, le service.
D'autre part de sa maîtrise de la langue française. Il a vécu 1 an à Paris, et je connais des américains qui en ont passé 10 sans jamais se débarasser de leur accent à découper à la tronçonneuse.
Bref, un sacré bonhomme.



Notre conversation prit fin, mon retour en enfance avec, lorsqu'un nouveau collocataire entra dans la chambre. La version hongroise de Michael Cera. Un mec en roadtrip, un peu peiné de voir ses 3 jours australiens débuter sous la pluie. Plutôt cool, mais je n'aurai pas l'occasion de discuter beaucoup avec lui, mon départ pour ma nouvelle maison étant le lendemain.



Voilà, c'est tout pour le moment !
J'ai énormément de trucs à raconter à seulement 2 semaines du début... à voir quelle sera ma fréquence de publication mais je voulais au moins vous raconter cette histoire.
La suite (mais aussi le début) bientôt :)
Bisous !

Axel, aka Dreampunk